Tes collaborateurs se sentent stressés ? Tu veux les aider à surmonter ce problème ? Augmente-les, donne-leur une semaine de vacances en plus et fais le boulot à leur place ! Voilà, tu as mon secret pour lutter contre le stress de tes collaborateurs.
Bon, j’avoue, les 2 ères options ne vont en aucune manière diminuer leur stress et la dernière va juste le transférer vers toi. C’est donc une excellente solution si tu souhaites péter les plombs et ne pas résoudre le problème.
Et si on s’attaquait aux facteurs de stress réels avant d’inventer des solutions tarabiscotées (c’est la première fois que j’écris ce mot, merci le correcteur d’orthographe !). Plusieurs études ont montré qu’un facteur important de stress au travail était :
le manque de contrôle de l’employé. Avant que tu ne m’invectives parce que ce n’est ni le seul ni le plus important facteur de stress, je tiens à te préciser qu’on règle les problèmes les uns après les autres et que j’ai décidé arbitrairement de commencer par celui-là. Le mot important dans la phrase précédente est arbitrairement.
Pourquoi lutter contre le stress ?
Très bonne question. Après tout, quelle importance que tes collaborateurs soient stressés ou pas ? J’ai croisé des managers qui pensaient qu’une personne sous l’influence du stress pouvait travailler plus vite. Ils éprouvaient donc un malin plaisir à provoquer et énerver leurs collaborateurs pour les mettre en situation de stress.
C’est un concept qui, j’espère, n’est pas partagé par grand monde mais qui, au vu de mon expérience passée, nécessite de développer un peu plus.
La première chose à se poser comme question : Aimons-nous, nous-même, travailler en situation de stress ?
La réponse est non alors pourquoi vouloir que notre équipe expérimente cet état anxiogène. On est très loin du management bienveillant que je prône au quotidien. Mais si parmi vous, et j’en doute, certains ne sont intéressés que par le retour sur investissement de leur service, on va parler bénéfices.
Le stress est considéré par notre corps comme une agression et comme on l’avait déjà vu ici, celui-ci répond par la fuite ou la violence. On a là 2 comportements contre-productifs dans une équipe. Alors oui, sous l’effet du stress un collaborateur va agir plus vite ou plutôt de manière précipitée mais sur le long terme, attendons-nous à devoir
gérer des conflits à répétition ou de l’
absentéisme de masse. Tout cela a un coût direct sur notre productivité et donc notre portefeuille !
Ensuite, placer ses collaborateurs dans une situation de stress focalise toute leur énergie à répondre à ce stress et pas à construire, développer, apprendre, innover, progresser, former et se former.
Je ne vais pas m’attarder sur ce sujet, si tu es convaincu qu’un salarié stressé est bon pour ton business, je t’invite à quitter cet article.
Mais le stress peut aussi s’immiscer dans notre service sans qu’on le veuille. Le manque de contrôle est un facteur de stress que peut rencontrer n’importe quelle équipe, même celles qui ont un manager bienveillant à leur tête. C’est pourquoi, j’ai voulu m’attarder sur ce sujet.
D’où vient ce manque de contrôle ?
C’est généralement une situation qui se construit dans le temps sans intention délibérée du manager bienveillant. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, il peut arriver qu’on instaure du stress au sein de notre équipe alors qu’on veut le contraire. Il existe une multitude de comportements qui les empêchent de contrôler et/ou maîtriser ce qu’ils font.
Je t’en donne quelques-unes en vrac :
Un manager omniprésent (ou le Super héros comme j’aime à l’appeler), trop de procédures, pas de vision, de réflexion sur la stratégie, un manque d’informations, de prise en compte de leurs idées et problèmes…
Je pourrai continuer pendant des heures et des heures sur les causes, je te laisse faire l’exercice si tu le souhaites. Tu pourrais écrire un livre. Ce qu’il faut retenir, selon moi, c’est qu’on peut regrouper l’ensemble des raisons en 3 catégories :
– Le
manque de maîtrise de ce que l’on fait
– Le
manque de maîtrise d’où on va
– Le
manque d’informations
En agissant sur ces 3 leviers, je suis convaincu que tu peux redonner à tes collaborateurs le sentiment de contrôler, maîtriser leur travail.
Maîtriser ce que l’on fait
Un de mon dada, et tu le sais sûrement, c’est de lutter contre les procédures inutiles. Premièrement parce que c’est contre-productif et surtout car cela fatigue aussi moralement tes collaborateurs. Il n’y a rien de plus frustrant que de bosser sous le dictât de procédures car cela enlève tout contrôle à ce que l’on fait. On agit selon des règles et uniquement selon ces règles. On se sent donc plus comme une bête machine que comme un créateur de valeurs ajoutées. C’est con, mais cette frustration crée du stress.
Un bon moyen de lutter contre cela est d’écouter tes collaborateurs et leurs retours sur des procédures existantes qui les freinent et les frustrent. Mais ce n’est pas suffisant car si ces procédures existent depuis des années, on vit avec et on n’a plus l’idée de les remettre en question. Ainsi, je te propose d’observer ton process en situation de stress. Alors ne stresse pas ton process juste “pour voir” mais lorsque ton équipe est forcée de réduire ses délais, augmenter sa qualité, sa créativité… Est-ce que les procédures sont toujours adaptées. Si non, il est temps de les revoir et de les reconstruire AVEC tes collaborateurs !
Ainsi, tu donnes le pouvoir à tes collaborateurs de
choisir le “Comment” ils vont travailler demain. Si tu donnes ce pouvoir, tu donnes la maîtrise et le contrôle de que qu’ils font.
Maîtriser où l’on va
Il est primordial de participer aux enjeux stratégiques de son entreprise ou au moins de son service. Il est vrai que dans la plupart des grands groupes (pas tous !), ni tes collaborateurs ni toi n’avez la main sur la stratégie. Mais tu as au moins la possibilité d’orienter ton service vers une vision claire et définir ses propres valeurs.
Alors tu as 2 choix : soit tu es le manager qui, seul dans son bureau, définit ce qui est bien pour l’ensemble de ton équipe, soit tu définis les valeurs et la vision AVEC tes collaborateurs. En tant que Leader bienveillant, j’imagine que la première option n’en ai justement pas une !
Alors bien sûr, si tu es le dirigeant de ta boîte, c’est beaucoup plus excitant car tu travailles sur l’avenir de l’entreprise dans son ensemble à travers des challenges passionnants. Mais on oublie souvent que même lorsqu’on est responsable du plus petit service au monde (2 personnes), on peut quand même définir une stratégie, une vision et des valeurs. Bien sûr, ces dernières doivent être en accord avec celles développées dans notre entreprise autrement, cela n’aurait pas de sens.
Là aussi, en effectuant cette démarche AVEC tes collaborateurs, tu leur redonnes la possibilité de
décider du chemin à parcourir pour atteindre LEURS objectifs. Si tu leur offres cette possibilité, tu leur donnes la maîtrise d’où ils vont.
Communiquer
Ce qui est bien avec ce mot : “Communiquer” c’est qu’il représente 2 actions : recevoir et fournir de l’information.
Recevoir l’information
Je ne vais pas te l’apprendre, mais tu dois écouter tes collaborateurs, sans ça, tu leur coupes tout moyen d’influencer leur univers de travail. TU es leur media vers la direction. Tu dois donc savoir ce qu’ils veulent, détestent et adorent dans leur boulot. Ensuite, il te faut le communiquer à tes responsables pour que tous ayez les informations nécessaires. Ainsi, tu donnes la possibilité à tes collaborateurs d’agir ou au moins de peser dans la balance lors des décisions de LEUR entreprise.
Partager l’information est cruciale
Imagine que tu vas travailler tous les matins et que tu n’as aucune information sur l’état de santé de ta boîte, ses challenges, ses doutes et ses victoires. En plus de te sentir déconsidéré, tu auras l’impression qu’on te cache délibérément des choses parce que tout va mal. Notre cerveau est une machine créative avec ses bons et ses mauvais côtés. Ainsi tu vas commencer à imaginer, au vu de la conjoncture générale détaillée dans le JT de 20h, que ton PDG va réduire les effectifs voire fermer ton usine ou ton agence ! Tu le sens monter le stress là ?
Je te conseille donc de partager ce que tu sais et tout ce que tu sais. On dit souvent que détenir l’information, c’est détenir le pouvoir alors partage-le. Ton pouvoir à toi se trouve dans tes réalisations, ta faculté a stimuler les énergies. Communique à tes collaborateurs les victoires, les échecs et les enjeux de ta boîte et de ton service. Cela évitera à chacun de s’imaginer les pires scenarii. Ainsi, tu dois aussi transmettre les mauvaises nouvelles pour justement anticiper les bruits de couloir et leurs lots d’idées farfelues.
En agissant ainsi, tu partages l’information donc le pouvoir et tu donnes du contrôle et de la maîtrise à tes collaborateurs.
Actionner ces 3 leviers :
Communiquer puis
Maîtriser ce que l’on fait et
où l’on va, c’est (re-)donner à tes collaborateurs le contrôle et la maîtrise de leur job. En tant que manager bienveillant, tu ne peux pas passer à côté de ces axes de travail. Le stress au travail peut prendre de nombreuses formes et le manque de contrôle n’est pas celui sur lequel on agit en premier naturellement. Pourtant, il ne faut surtout pas le négliger !