Accueil / Management / 3 clés pour communiquer une décision
“Tout homme aime mieux donner des ordres qu’en recevoir“
(Baruch Spinoza)
Pas un mois sans que les journaux ne mettent en exergue les failles de communication entre patrons et salariés à travers des conflits sociaux. Nous allons aborder ici le rôle fondamental des managers pour prévenir et guérir ces conflits.
Peu importe sa position dans la hiérarchie de l’entreprise, un manager a un devoir d’intégrité envers son supérieur et ses collaborateurs.
Un grand patron n’a que très peu d’occasions de s’adresser directement à ses salariés opérationnels, pourtant, ce sont eux qui produisent, sont au contact des clients ou encaissent de l’argent.
Lorsque les 2 mondes se rencontrent c’est généralement dans un contexte tendu, pour des négociations sur les conditions de travail, les salaires…. (cf. l’article “Motivation et salaire”)
On oublie trop souvent que le vecteur de communication usuel est le Manager qui en plus de gérer son service, sert de relai. Nous sommes tous d’accord sur le fait que le système hiérarchique français est très (trop?) pyramidale, qu’il faudrait changer tout ça et raccourcir les canaux de communication… en attendant, il faut composer avec.
Les 3 idées présentées ci-dessous sont les clés qu’un manager doit avoir pour transmettre correctement une information ou une décision prise par ses supérieurs.
Donner un visage humain
Le manager intermédiaire doit apprendre à annoncer les décisions prises par ses supérieurs ou la direction centrale de son entreprise. Un vocabulaire adapté est nécessaire. Il doit transmette le fait que la décision a été prise de manière collégiale, en connaissance des éléments du terrain et dans l’intérêt de tous. Il y a un grande différence entre les expressions : “il a été décidé” et “nous avons décidé”; entre “les nouvelles directives sont” et “Nous allons modifier notre manière de fonctionner”. Dans un cas, la décision tombe comme une sentence et tous les collaborateurs doivent subir une décision prise par quelqu’un qui n’a aucun contact avec le terrain. Dans le deuxième cas, on présente une décision issue d’une réflexion de groupe qui invite non plus à la critique mais plutôt à l’échange entre manager et collaborateur.
Le manager intermédiaire fait partie de l’équipe d’encadrement (peu importe son niveau !) et donc doit s’identifier aux décisions. Dans sa carrière, il entend souvent des phrases telles que : “la direction a pris une mauvaise décision”, “ils ont décidé de”. Les termes “la direction”, “ils”, renvoient à une entité abstraite, au fantasme du grand patron opulent. Pour casser cet imaginaire, nommez les personnes, incluez-vous dans la direction en corrigeant leurs propos :”mais la direction/ils c’est aussi moi”. En faisant cela, vos collaborateurs mettent un visage sur le décideur et donc peuvent échanger.
Expliquer pourquoi
Les décisions prises par une entreprise ont forcément pour ambition d’amener une valeur ajoutée. Alors lorsque que le manger présente la décision, il ne doit pas oublier d’énoncer le “pourquoi” ces changements interviennent. C’est important que la décision soit comprise. Même si certains collaborateurs ne sont pas en phase avec cette décision, leur présenter ce qu’elle va engendrer de bénéfique pour l’entreprise (et donc pour eux !) diminuera les contestations.
Donner un visage humain (partie 1) aux décideurs invite les collaborateurs à échanger avec vous ou un autre responsable afin de clarifier leurs interrogations. Un des principaux vecteurs d’insatisfaction des salariés est, l’incompréhension des décisions prises par leur direction et leur manager.