Biographie de “Winston Churchill” par François Kersaudy

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Je vous conseille aujourd’hui la lecture de la biographie de Winston Churchill par François Kersaudy. Quel rapport avec le management et/ou l’efficacité ? et bien tout ! Ce livre retrace la vie d’un homme d’exception ; un homme comme il y en a très peu dans une génération. Par la seule force de sa volonté, il a déplacé des montagnes pour réussir et amener ses collaborateurs-citoyens à se dépasser. Je pense qu’il est toujours utile de s’inspirer des personnes qui ont accompli de grandes choses. Que nos aspirations soient plus modestes importe peu. L’essentiel, c’est de réaliser nos objectifs. Et vous savez quoi ? Churchill est l’exemple parfait de la personne qui ne lâchait rien pour arriver à ses fins. On ne s’est pas trompé en le surnommant le Bulldog Anglais.  

Pourquoi Churchill ?

Mon désir d’en savoir un peu plus sur ce personnage ne date pas d’hier. Je ne suis pas un passionné de la IIème Guerre Mondiale, de la stratégie militaire ou du système politique britannique. En fait, c’est tout simple : cet homme a laissé dans l’histoire de nombreuses répliques célèbres. Or chacune de ses citations, en plus d’être profondes, sont toute teintées de second degré et d’humour acerbe. Et ça, j’adore ! Quelques exemples tirés du livre : “Tout le monde peut retourner sa veste, mais il faut une certaine adresse pour la remettre à l’endroit.” “Je ne déteste personne et je ne crois pas avoir d’ennemis – à part les Boches… et encore, c’est professionnel !” – celle-ci est de loin ma préférée. Après la prise des villes de Myitkyana, Thabeikkyin, Namkhan, Myittsson, Ramree et Meiktila en Birmanie contre les Japonais, l’armée anglaise s’empare de Mandalay, Churchill dit alors : “Dieu soit loué ! Nous avons enfin pris une ville dont le nom peut se prononcer …” “J’essaie de réduire ma consommation d’alcool, Charles [son médecin], j’ai déjà renoncé au cognac… et je l’ai remplacé par du Cointreau.” A la recherche d’un bon bouquin “détente”, mon choix s’est vite porté vers la vie de notre cher Winston. Oui, j’ai bien lu ce pavé (720 pages) juste parce que le bonhomme me faisait marrer.  

Quels enseignements ?

Churchill était un passionné, un génie et un acharné. Il représente l’archétype du décideur, de celui qui déteste l’immobilisme. Cet homme extraordinaire était un meneur d’homme, un Leader. Pour cette raison et en tant que manager, j’ai apprécié ce livre. Au fil des pages, on remarque qu’en temps de crise, un homme omnipotent et décideur du moindre détail peut être la solution. Cela remet en cause le dictât du management unique. En fait, on peut être un bon manager/leader tout en ne respectant pas les règles du management participatif et libre à 100%. Seulement pour que ça fonctionne, le manager doit être droit dans ces baskets et agir selon son profil, ses convictions et ses passions. Quelques exemples de sa ténacité, sa fermeté et sa capacité à amener ses collaborateurs à se dépasser peu importaient les moyens : “Le premier Lord Churchill, lui, va travailler quinze heures par jour, et s’attend naturellement à ce que ses collaborateurs en fassent autant”. Cette phrase a fait écho à mon article sur Marissa Mayer et ses 130h de travail par semaine (bon, elle n’était pas en guerre, elle…) “Je trouvais en Fisher, écrira Churchill, un véritable volcan de science et d’inspiration. Dès qu’il apprit l’essentiel de mon dessein, il entra dans une violente éruption. […] Une fois lancé, il était à peu près intarissable. Je le pressais de questions et il débordait d’idées.” “D’un côté, les horreurs de la guerre le laissait de marbre ; d’un autre côté ; il était toujours le premier arrivé sur les lieux lorsque la tragédie frappait, et faisait tout son possible pour aider et réconforter”. Andrew Gibb, Capitaine “Jamais il ne flanche, jamais il ne trahit le moindre découragement.” Harry Hopkins, bras droit du président Roosevelt. Malgré son style un peu (beaucoup ?) bourrin, le héros de la IIème guerre mondiale savait écouter ses collaborateurs : “…[il] arrivait au bureau avec quelque projet aussi audacieux qu’irréalisable. Mais après une demi-heure de discussion, nous avions élaboré quelque chose qui restait audacieux tout en n’étant plus irréalisable.” (Edward Troup, secrétaire permanent du Home Office) Oui, mais voilà, on se rend compte aussi dans ces pages, qu’en temps de paix, ce type de management parfois brutal est beaucoup moins efficace. Et notre ami Churchill en a payé le prix fort à plusieurs reprises autant politiquement que personnellement. Outre les enseignements sur le leadership, j’ai beaucoup apprécié le style littéraire : simple, fluide et efficace. Bref, à lire sans plus attendre, moi je l’ai dévoré !